La Bulgarie et la Deuxième Guerre Mondiale

A l‘éclatement de la Deuxième Guerre Mondiale, le gouvernement bulgare proclama sa neutralité. A la suite de pourparlers, la Dobroudja du sud, arrachée en 1913 par la Roumanie, fut restituée au pays, et il semblait que les problèmes territoriaux pourraient être résolus sans nécessiter la participation de la Bulgarie dans le conflit mondial. Mais quand l‘expansion du Reich atteignit les frontières bulgares, le roi Boris III engagea le pays avec le bloc fasciste. Ses sympathies gravitaient vers l‘Allemagne comme le porteur principal de l‘idée de changements dans le status quo d‘après-guerre. Et effectivement, au milieu de 1941 le pays avait restitué ses territoires annexés par la Grèce et l‘Yugoslavie, sans envoyer un seul soldat aux fronts de guerre et sans déclarer la guerre à l‘Union Soviétique (envers laquelle le peuple bulgare avait beaucoup de sympathie, et le roi s‘en rendait compte). La propagande bulgare présentait Boris comme « le roi qui effectuera l‘unification du peuple bulgare ». Bien qu‘alliée de l‘Allemagne fasciste, pendant la Deuxième Guerre Mondiale la Bulgarie réussit à préserver la vie des juifs sur son territoire, grâce à une large résistance de toutes les couches de la population. Sous pression populaire, le roi se vit obligé de refuser la déportation des juifs bulgares dans les camps de concentration, soulignant dans quelques discours publics le rôle positif de cette population dans le développement du pays - un acte qui lui attira la colère du Reich. A la fin de 1941, la Bulgarie déclara une guerre symbolique aux Etats-Unis et à l‘Angleterre, qui en réponse bombardèrent, en 1943, le centre de Sofia et d‘autres villes bulgares. Apres l‘entrée de l‘URSS en guerre, le parti communiste bulgare prit l‘initiative de résistance au monarque et à son entourage. Des le 26 juin 1941, le parti communiste commença une lutte armée contre le gouvernement bulgare monarchique pro-fasciste, et un vaste mouvement de résistance se développa dans le pays. Des sites militaires allemands et des entreprises travaillant pour la Wehrmacht furent détruits. Le parti communiste adopta l‘idée du Komintern pour un front uni de toutes les forces démocratiques contre le gouvernement. En août 1943, ce front populaire unifiait le parti communiste, l‘Union agrarienne, les socio démocrates de gauche et le cercle « Zveno ». Le même mois, après une visite en Allemagne, Boris III mourut mystérieusement. Son fils Siméon étant mineur, un conseil de régents prit le pouvoir. Le 26 août, le parti communiste leva une insurrection armée en coordination avec les autres groupes politiques du Front populaire. Le 5 septembre l‘URSS déclara la guerre à la Bulgarie et le 8 septembre les troupes de l‘Armée Rouge envahirent le territoire. La nuit du 8 au 9 septembre, un gouvernement du Front populaire fut proclamé, avec Kimon Géorgiev pour Premier ministre. Le 10 septembre, ce nouveau gouvernement déclara la guerre à l‘Allemagne et à ses alliés. Trois armées bulgares (La Première, la Deuxième et la Quatrième), soit au total 500 000 soldats, avancèrent en Yougoslavie et libérèrent des groupements allemands la Macédoine et une grande partie de la Serbie. La Première armée bulgare continua vers la Hongrie, où elle para les contre offensives allemandes. En avril 1945, elle entra en territoire autrichien et libéra la ville de Klagenfurt, où elle effectua le contact avec la Huitième armée anglaise. Grâce à la participation de la Bulgarie dans la phase terminale de la guerre et aux victoires de ses armées, les termes de l‘accord de paix de Paris ne touchèrent pas ses frontières et elle garda son territoire de 1939. Suite à la conférence de Yalta, après la guerre, la Bulgarie entra dans le sphère de domination de l‘Union Soviétique.