La culture des Anciens Bulgares


Sur les terres de leurs nombreuses migrations en Europe, nos ancêtres bulgares ont laissé des traces de leur langue, architecture, économie et culture. Leur histoire se déroulait en parallèle avec l‘histoire de grandes populations à traditions littéraires comme les Indiens, les Arméniens, les Arabes, les Romains et Byzantins, qui ont laissé leurs témoignages écrits des origines et des moeurs des Anciens Bulgares. L‘état bulgare avait une structure spécifique. La population se divisait en trois ordres : Boïles, Bagaïnes, Peuple ordinaire. La nomenclature des nobles bulgares contenait plus de 40 titres – témoignage clair d‘un système étatique bien développé. Les Anciens Bulgares avaient leur système d‘écriture, dont on retrouve les traces dans les terres de l‘Ancienne Grande Bulgarie et de la Bulgarie Danubienne. De cette écriture, nous disposons aujourd‘hui d‘une trentaine d‘inscriptions, ainsi que de mots isolés (surtout de notions religieuses) dans plus de 200 autres inscriptions plus tardives. Ces inscriptions ont leur plus proche analogue dans le système d‘écriture de l‘antique Elame (écriture appelée Proto-élame). Arrivant sur la péninsule des Balkans, les Anciens Bulgares apportèrent les mots « KANIGA » (« livre »- KUNUKKU en sumérien, KNIK, arménien) et « KANIGATCHII » (« homme de lettres », « scribe »). Les terres bulgares ont conservé beaucoup d‘écritures sur pierre – colonnes monumentales, inscriptions sur rochers et plaques, « graffitis » rupestres. On trouve des textes en Ancien Bulgare écrits à l‘aide de trois systèmes d‘écriture différents – celui apporté par les Anciens Bulgares, puis en alphabet grec et, plus tard encore, en alphabet cyrillique. Grâce à ces ecritures, nous pouvons facilement lire ces textes; malheureusement, nous ne pouvons pas encore être surs de les comprendre. Si la théorie pamirienne est correcte, les bulgares parlaient une langue indoeuropéenne analytique ou à fortes tendances analytiques possédant un article post-posé (défini, provenant du pronom démonstratif *ie. œto, -so, comme dans la langue pamirienne pashto, ou/et indéfini - -ye, lié au numéral « un », comme en persan), un système temporel marqué par l‘opposition aoriste/imparfait et la fonction du verbe « vouloir » en tant que formatif du futur (analogues persans). Le système vocalique de l‘ancien bulgare contenait une voyelle moyenne – – et se caractérisait par un A large, proche du diphtongue EA (dans les textes médiévaux hongrois, le titre bulgare KANAS est transcrit comme CEANUS). Le terme religieux qu‘on retrouve le plus souvent (157 fois) dans les inscriptions des Anciens Bulgares, et qui correspondait en toute probabilité à leur divinité suprême, à la forme graphique IYI (« YUY », « YUVY », « IVI », « IGNI » ?) et signifiait Dieu-Soleil. Très souvent, on retrouve aussi les termes religieux « AN » et « EN » (sur l‘entier territoire antique suméro-acadien, protoindien et égyptien, « AN », « EN », « IN » marquent la notion de « ciel »). Dans tous ces peuples, ce terme coexiste avec DINGIR (sumérien), TANRA (assyrien), DINGIR (celte), TANDRA (Pamirien, « tonnerre »), TINGOR (« Dieu », cymre), TIGARNA («dieu du ciel», irlandais). Sur les terres bulgares Danubiennes, le mot TAGGRAN (TANGRAN?) a été trouvé sur une inscription de pierre, témoignant d‘un culte religieux tangriste. Un culte tangriste a été attesté dans les anciennes terres de la Bulgarie de Kama-Volga. Le Calendrier bulgare, préservé dans un document du 8ème siècle (Liste Onomastique des Kanas Bulgares), était le calendrier ancien le plus précis de son temps, connu de nos jours. Selon ce calendrier, l‘année avait 365 jours et commencait le 22 décembre (le jour le plus court de l‘année). Ce jour était « à part » et n‘entrait dans aucun mois. Les 364 jours restants étaient répartis en 4 saisons, chaque de 91 jours ou 3 mois. Le premier mois de la saison avait 31 jours, les deux autres saisons œ 30 jours chacune. Chaque saison commençait le dimanche. Chaque date tombait sur le même jour de la semaine. Les années étaient groupées par 12, chaque année portant le nom d‘un animal, ainsi qu‘en 60 et 20,160 – pour faciliter les corrections bissextiles. C‘est ainsi que l‘année bulgare avait une longueur de 365,2422 jours – ce qui correspond à sa durée, mesurée de nos jours. Les terminaisons en œEN et œAN (« alem », « tvirem ») ont des analogies pamiriennes (« alam », « tyorem ») et indiquent une probable origine sumérienne. Des 12 noms d‘années cycliques du Calendrier bulgare, 3 ont été intégrés dans les calendriers turcs tardifs du 10ème – 11ème siècle (kazano-tatare, turkmen, ouzbek, osmano-turc, de la région d‘Afghanistan ) – bulg. « toh », « dilom », « dohsa » – turc « takigu », « ilam », « tungus ». Le anciens bulgares avaient une économie développée. Ils étaient, selon les voyageurs arabes, célèbres pour leur orfèvrerie, leurs produits agricoles, leurs chevaux et leurs produits de cuir et de peau, leur miel, leur menuiserie et charpenterie. Le nom «bulgar/bolgar» est resté fixé, par les populations qui ont été en contact avec les bulgares, dans un nombre de produits : « mouza-i bolgar » œ filigrane bulgare, « tcharm-i-bulgar » – onguent, pommade bulgare, « bulgar » œ youfte, cuir rouge bulgare, « bulgara/bulgarina » – instrument musical bulgare, « bolhar » – chaudronnerie bulgare, « bulgaro » – poulie bulgare, « bolgarskoe psheno », « bolgarka » – blé bulgare, « bulgar » – variété de pouvron, « bolgarskij krestik » – broderie bulgare. Enfin, sur tous leurs territoires européens, les Anciens Bulgares ont laissé les traces d‘une architecture urbaine monumentale et d‘un art plastique remarquable, marqué par les traditions d‘une culture irano-sassanide.

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