Les mouvements réformistes et hérétiques


Après la mort de Siméon, le trône revint à son fils Petar (927-969). Un traité de paix de 30 ans fut signé avec Byzance. Le roi bulgare maria la princesse Maria Irina, petite-fille de l‘Empereur de Byzance – la première princesse byzantine à être mariée en-dehors de l‘empire. Bien qu‘étant une période de « paix profonde » sur l‘entier territoire du pays, le règne de Petar est resté dans l‘histoire bulgare et européenne surtout comme l‘âge de l‘épanouissement, très tôt, de mouvements religieux réformistes et hérétiques. La liturgie étant dans la langue maternelle de la population, les textes étaient compréhensibles à tous, ce qui permettait l‘adoption d‘attitudes critiques. Le vie érémitique apparut comme une réaction à la corruption du clergé. Les ermites prêchaient l‘isolement, le perfectionnement spirituel et la renonciation totale aux biens matériels. Le représentant le plus célèbre de ce mouvement au 10ème siècle fut Ivan Rilski, le fondateur du Monastère de Rila (faisant aujourd‘hui partie du patrimoine culturel mondial, protégé par l‘UNESCO). Il fut canonisé par l‘église après sa mort. Dès le 11èmee - 12ème siècle, le culte d‘Ivan Rilski fut aussi adopté par l‘église de Constantinople et l‘église Russe. Le bogomilisme bulgare fut le premier mouvement religieux réformiste en Europe. Créé par le prêtre Bogomile, contemporain du roi Pétar, le mouvement donnait voix à la insatisfaction de la réalité sociale du 10ème siècle. Selon les bogomiles, l‘âme humaine nous venait de Dieu, mais le monde visible, ainsi que le corps humain, étaient l‘oeuvre du diable. Les bogomiles méprisaient le roi et les bolyars. Ils conseillaient les servants de ne pas servir leurs maîtres. Ils rejetaient les cultes et cérémonies de l‘église officielle. Leurs services pouvaient se faire dans n‘importe quelle maison, même en plein air, car ils croyaient que Dieu était partout. Les bogomiles étaient ascètes, végétariens, abstinents. Ils condamnaient les guerres et les meurtres. Ils ne se mariaient pas, mais dans leurs communautés les femmes étaient égales aux hommes. Ils vivaient en « fraternités », dirigées par un Père - Dedets. Les bogomiles créèrent une riche littérature apocryphe. En Serbie et Croatie, le bogomolisme pénétra durant le 11ème siècle. En Bosnie, il donna son nom à la religion officielle. Avec les bogomiles poursuivis par les autorités bulgares, le bogomilisme pénétra en Italie (Cathares), en France (Bougres, Albigeois), en Allemagne, en Flandres et en Angleterre.

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